“This is Us. This is Brussels.” est un projet artistique et de design social qui construit une “archive humaine” avec les histoires de 1000 personnes afin de rendre visible le Bruxelles et les Bruxellois·es des années 2020 : une ville super-diversifiée, jeune, multicouche et complexe au cœur de l’Europe. Ce faisant, nous recherchons le passé et les avenirs des Bruxellois·es. Nous enregistrons et montrons leurs histoires et leurs attentes afin de découvrir et de créer de nouvelles alliances et plus de “nous”.
Joke Quintens (Wetopia) : “Grâce à un groupe croissant de collecteur·euses d’histoires – que nous appelons les “courtier·ères en patrimoine”, nous partons à la quête du passé et des avenirs des Bruxellois·es et de Bruxelles : à la recherche de rituels, de lieux, de souvenirs à Bruxelles, ainsi que de leurs espoirs, ou parfois leurs craintes, pour l’avenir. Nous enregistrons et montrons leurs récits et leurs attentes dans une espèce de capsule temporelle des années 2020 à Bruxelles. Nous voulons ainsi forger de nouvelles alliances et obtenir plus de “nous”.”
“This is Us. This is Brussels.” a été développé par Wetopia pour et avec Molenbeek-Brussels2030 dans le cadre de la candidature de Bruxelles au titre de Capitale européenne de la Culture en 2030, avec le soutien d’urban.brussels. Les archives seront aménagées et accessibles via la sonothèque de BNA-BBOT.
Archive humaine
“This is Us. This is Brussels.” entend être un moteur pour Molenbeek-Brussels2030. Le projet souhaite découvrir le patrimoine culturel et écrire l’histoire. Dresser le portrait de Bruxelles en tant que force. Développer de nouvelles compétences dans la ville et créer de nouvelles alliances entre des habitant·es qui ne se rencontrent pas souvent pour ainsi obtenir plus de “nous” et former une communauté bruxelloise.
Jan Goossens (B2030) : “Nous considérons ce travail comme une sorte d’armoire à provisions complémentaire que chacun·e peut utiliser à l’approche de 2030 pour déployer des activités artistiques en s’aidant du contenu et contribuer à créer du “nous” en se concentrant sur le développement de notre ville et de notre région.”
Si Bruxelles comptait 1000 personnes
“This is Us. This is Brussels” commencé par se demander comment serait Bruxelles si elle comptait 1000 habitants. Qui seraient-ils·elles ? Où habiteraient-ils·elles ? D’où viendraient-ils·elles ? Quel âge auraient-ils·elles ? Seraient-ils·elles prospères et en bonne santé ? Quelles langues parleraient-ils·elles ? Et quels seraient leurs déplacements, en dehors et dans Bruxelles ?
Joke Quintens : “Nous esquissons un portrait le plus précis possible de ces 1000 Bruxellois·es des années 2020 d’après les chiffres et données démographiques disponibles, et avec l’aide de statisticien·nes et démographes. Nous avons ensuite cherché les personnes en chair et en os qui se cachent derrière ces profils. C’est la seule manière de rendre vraiment visible la communauté riche et diverse de Bruxelles. Bruxelles est une ville qui change, vit et bouge en permanence. Bruxelles telle qu’on la connaît aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle d’il y a 20, voire 40 ans.”
Imaginons que Bruxelles compte 1000 personnes. Ce serait surtout des jeunes. 400 Bruxellois·es auraient moins de 30 ans. 190 (près de 1 sur 5) auraient même moins de 15 ans.
Si Bruxelles comptait 1000 personnes, 151 habiteraient à 1000 Bruxelles. 80 à Molenbeek. 18 à Koekelberg. 438 Bruxellois·es vivraient dans les 4 principales communes : 1000 Bruxelles, Anderlecht, Schaerbeek et Molenbeek. 562 dans les 15 autres communes.
Si Bruxelles comptait 1000 personnes, celles-ci parleraient de nombreuses langues différentes. 740 parleraient plus d’une langue. 370 en parleraient au moins 3.
Si Bruxelles comptait 1000 personnes, celles-ci viendraient de partout. 640 d’entre elles auraient la nationalité belge. Mais 600 Bruxellois·es seraient né·es avec une autre nationalité. Pas moins de 743 Bruxellois·es seraient issu·es de l’immigration (en raison de leur propre migration ou de celle de leurs parents).
Si Bruxelles comptait 1000 personnes, 349 seraient pauvres ou courraient un grand risque d’exclusion sociale. 270 considèreraient qu’elles ne sont pas en bonne santé.
Courtier·ères en patrimoine
Avec 15 ”courtier·ères en patrimoine” et quelques partenaires, – JEEP, l’ASBL Patrimoine à Roulettes et BNA-BBOT – nous avons cherché et interviewé chacun de ces profils. Aujourd’hui, nous avons rassemblé plus de 100 entretiens dont 60 disponibles sur la sonothèque de BNA-BBOT, ainsi que sur notre site web www.thisisus.brussels.
Astrid Begenyeza (B2030), collaboratrice du projet, explique : “Nous formons une nouvelle communauté variée de collecteur·euses d’histoires ou de “courtier·ères en patrimoine” afin d’entamer le dialogue avec d’autres Bruxellois·es. Cela leur permet de créer de nouvelles alliances et de nouveaux liens. Montrer un véritable intérêt pour les autres habitant·es de la ville que vous ne connaissez pas encore, demander à leur parler et écouter leurs histoires représentent une étape essentielle afin de créer plus de “nous”.”
Avec ce projet, différentes facettes de la ville sont représentées; les lieux et quartiers de Bruxelles, mais aussi les coutumes et les rituels pratiqués, les différentes communautés et activités, les appréciations et contrariétés. Tous ces aspects témoignent du Bruxelles d’aujourd’hui, de l’expérience d’hier et des souhaits pour l’avenir.
Créer du “nous”
Joke Quintens : “Mais le travail le plus important commence maintenant : chercher le “nous” dans toutes ces histoires et, sur cette base, rassembler les gens et entamer le dialogue, inviter des artistes à faire de ce “nous” une immense force tranquille à Bruxelles, en ces temps de polarisation, de gentrification et de ségrégation. Ainsi, nous observons par exemple déjà un “nous” entre les personnes qui ont décidé de quitter Bruxelles pendant quelque temps puis d’y revenir, pour quelque raison que ce soit. Il en ressort toujours énormément d’amour. Je pense à Olga, Esperanza et Peter, Maïté et Isabel qui étaient très heureux·ses de revenir du Costa Rica, du Liban et de Moscou. Le football crée également du commun, la vie entre les différentes cultures crée du commun, mais aussi certaines préoccupations comme la propreté, la mobilité ou la circulation.”
Edouard Valette (artiste) : “À la demande du projet, je me suis intéressé au regard que les Bruxellois·es portent sur leur ville, en vue de l’ancrer visuellement. Nous avons fourni à 50 d’entre elles·eux un appareil photo argentique avec lequel ils ont photographié leur quotidien pour nous. Nous nous sommes servis de ces images et des interviews de “This is Us. This is Brussels.” pour en faire une vidéo montrant Bruxelles vue par les Bruxellois·es.”
L’union fait la force
Ans Persoons (Secrétaire d’État bruxelloise à l’Urbanisme et au Patrimoine): “Bruxelles est une ville super diverse. Mais il semblerait que nous entendons toujours les mêmes voix dans le débat public sur l’avenir de la ville. C’est là que réside pour moi la grande valeur ajoutée du projet « This is us. This is Brussels » : nous donnons une place aux autres voix et leur permettons de se faire entendre mieux et par un plus large public.”
Pascal Smet (Député bruxellois et ancien secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Patrimoine): “Bruxelles est un ensemble de personnes, dont beaucoup viennent d’horizons différents. Trop souvent, les différences sont mises en évidence, mais les histoires de beaucoup de gens ont plus de points communs que nous ne le pensons. En outre, nous ne nous connaissons pas toujours très bien. C’est pourquoi, à travers les histoires de “This is us. This is Brussels”, j’ai voulu partager qui nous sommes, ce que nous avons en commun et apprendre à mieux nous connaître. Le titre vient de la série de la chaîne NBC, qui raconte l’histoire d’une famille à travers les générations. La ville est notre famille à travers les générations. « This is us » est aussi une histoire de fierté d’être bruxellois·e. Plus que jamais.”
Jan Goossens et Fatima Zibouh : “Nous venons à peine de commencer, et plus de 200 Bruxellois·es participent déjà à “This is Us. This is Brussels.”. Nous voulons impliquer encore beaucoup plus de Bruxellois·es à l’aide de Molenbeek-Brussels2030 : pour aider à trouver des profils, pour les interviewer, pour être interviewé, pour étudier le contenu des entretiens et pour créer un nouveau “nous” renforcé. Toute personne souhaitant apporter sa contribution à ces archives humaines croissantes est la bienvenue.”
Site Web: www.thisisus.brussels
Instagram: @thisisusbrussels
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